jeudi 6 avril 2017

Les Hautes Etudes du Goût ? Les enseignants sont d'extraordinaires personnalités

Chaque semaine, j'ai le plaisir de vous présenter un des intervenants de l'Institut des Hautes Etudes du Goût, de la Gastronomie et des Arts de la Table.

Cette semaine :



Pascal Schlich est directeur de recherche à l'INRA et responsable scientifique de la plate-forme ChemoSens du Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation de Dijon. Il détient un Doctorat en statistique de l’Université Paris XI et une Habilitation à Diriger des recherches de l’Université de Dijon. Ses recherches portent sur la sensométrie (statistiques pour l’analyse sensorielle) et l’étude des préférences des consommateurs. Pascal Schlich a signé ou co-signé une centaine d’articles scientifiques ou chapitres d’ouvrages et est co-inventeur du logiciel TimeSens®. Il enseigne la sensométrie à AgroSup Dijon, l’ENSAI de Rennes et l’Université de Montpellier et est consultant pour différentes industries à l’international.

En analyse sensorielle, la méthode du profil consistent à noter les intensités perçues de plusieurs descripteurs sensoriels, mais n’indique pas la séquence selon laquelle ces descripteurs sont perçus. Pascal Schlich et son équipe ont développé la méthode de la Dominance Temporelle des Sensations (DTS) il y a une douzaine d’année, pour répondre à ce besoin. Dans un protocole DTS, le sujet indique à tout instant le descripteur « dominant », c’est-à-dire celui qui retient son attention, et celui-ci n’est pas nécessairement le plus intense.
La DTS est devenue une méthode de référence de l’analyse sensorielle. Au contraire du profil sensoriel, elle est utilisable sans entrainement préalable, donc par des panels de consommateurs. Ceci permet de la coupler à des mesures dynamique du plaisir, du rassasiement et des émotions au fil de la dégustation d’une portion entière d’un aliment ou d’une boisson afin d’identifier les déterminants sensoriels de ces trois aspects.



















Pascal Schlich is a director of research with the INRA and the scientific leader of the ChemoSens platform at the Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation in Dijon. He holds a Ph.D. in statistics from the University Paris XI and the accreditation for tutoring Ph.Ds from the Burgundy University. His research deals with sensometrics (statistics for sensory sciences) and the study of consumer preferences. Pascal Schlich has signed or co-signed a hundred of scientific articles or book chapters and is the co-inventor of the TimeSens® software. He teaches sensometrics at AgroSup Dijon, ENSAI Rennes and Montpellier University and is an international consultant for several industries.

Sensory profiling is a technique of sensory analysis recording attributes intensities, but providing no indication on the sequence along which these attributes are perceived. Pascal Schlich and his team developed the Temporal Dominance of Sensations (TDS) method about 12 years ago to fill in this gap. In TDS the subject is asked to indicate at any time the “dominant” attribute, the one trigging his/her attention, not necessarily the most intense one.
TDS has become a reference method in sensory analysis. Contrarily to sensory profiling, it can be used with no training, thus by consumer panels. It makes it possible to pair TDS to dynamic recording of liking, satiation and emotions along the consumption of the full portion of a food or beverage in order to identify the temporal drivers of these three features.

La saison des asperges

Alors que les asperges arrivent, se posent des questions sur leur cuisson et leur accompagnement.
J'ai fait ceci : http://gastronomie-moleculaire.blogspot.fr/2017/04/puisque-les-asperges-arrivent.html

Joyeuses Pâques, avec un peu d'avance !

mercredi 5 avril 2017

"Mensonges scientifiques" ? Impossible

Un collègue qui veut lutter contre les idéologies pourries qui détournent les faits (à propos de vaccination, de prétendus perturbateurs endocriniens, de pesticides, etc.) évoque, dans un message, des "mensonges scientifiques".

Des "mensonges scientifiques" ? Il ne suffit pas d'aligner des mots pour dire des choses justes. Je veux dire ici que les "mensonges scientifiques" n'existent pas, n'existeront jamais, ne peuvent pas exister. 


Partons de l'idée de Galilée qui préside à la création de la science de la nature moderne :

"Un bon moyen pour atteindre la vérité, c'est de préférer l'expérience à n'importe quel raisonnement, puisque nous sommes sûrs que lorsqu'un raisonnement est en désaccord avec l'expérience il contient une erreur, au moins sous une forme dissimulée. Il n'est pas possible, en effet, qu'une expérience sensible soit contraire à la vérité. Et c'est vraiment là un précepte qu'Aristote plaçait très haut et dont la force et la valeur dépassent de beaucoup celles qu'il faut accorder à l'autorité de n'importe quel homme au monde"
Galilée (1564-1642)

Tout est dit : la science de la nature se fonde sur des faits, des faits expérimentaux. Et la science moderne de la nature ne fait que reconnaître ces faits. Mieux même, elle caractérise quantitativement les phénomènes, et c'est la raison pour laquelle les adjectifs et adverbes sont interdits dans notre Groupe de gastronomie moléculaire : ils doivent obligatoirement être remplacés par la réponse à la question "combien?". Une montagne n'est ni petite ni grande ; elle mesure tant de mètres de hauteur. Le ciel n'est ni bleu ni gris : sa couleur est décrite par exemple par des paramètres L*, a* et b*.

Tout cela étant dit, un "mensonge scientifique" serait quoi ? Un mensonge de la science ? Impossible, puisque les sciences ne disent que les faits.


En réalité, je me fais un peu plus bête que je ne suis, car je sais bien que mon collègue voulait évoquer des contre-vérités propagées par des idéologues malhonnêtes, et qui s'opposent aux faits. Ce ne sont pas des "mensonges scientifiques", mais des mensonges idéologiques  : ne pas confondre !

mardi 4 avril 2017

Enfin !

Pour faire de la cuisne note à note, il faut des composés. Pour la consistance, pour la saveur, pour la couleur... et pour l'odeur.
La question est de disposer de dilutions bien faites, pratiques, de composés odorants purs, avec lesquels on pourra donner des goûts sur mesure.

Il fallait une société qui vende de tels produits... et cette société existe aujourd'hui :

Quelle chance !



samedi 1 avril 2017

Plus j’y pense, plus la question, c’est l’étude !

Dans mes réflexions sur l'enseignement (oublions) et l'apprentissage (c'est là qu'il faut mettre l'accent), je tombe quasi systématiquement sur l'idée suivante, que je crois donc juste : la question, pour les étudiants, ce n'est pas celle des "capacités intellectuelles", mais bien plutôt la capacité à étudier, à passer du temps sur les matières qui sont soumises à leur étude.
On le voit bien avec les beaux jours : la tentation est grande, au premier rayon de soleil, de sortir, en bande si possible, d'aller faire du sport, de se promener, de flâner, de se poser au soleil sur un banc, sur de l'herbe, à la terrasse d'un café... Mais, quand il fait mauvais, la tentation est également grande de se vautrer dans un fauteuil devant une machine à décerveler, face à des séries que certains font feuilletonner, afin d'être bien certains de conserver leur auditoire. Il y a les gaveurs d'oies... et ceux qui acceptent d'être des oies que l'on gave.
Etudier, c'est passer du temps à étudier, chercher à comprendre, se construire un savoir, explorer... Et l'expérience prouve que certains ont bien du mal à cet exercice solitaire.

 Solitaire ? C'est ma discussion subsidiaire, si l'on peut dire : pour étudier, est-il nécessaire d'être seul ? Peut-on apprendre mieux en groupe que seul ? Là, j'ai bien peur des analyses fautives et des généralisations. Je connais -parce que c'est mon "clan"- des personnes qui réussissent très bien en étudiant seul, dans le silence de leur cabinet, mais j'accepte de penser qu'il y en a d'autres qui étudieront mieux en groupe. De toute façon, l'essentiel me semble être le temps passé à apprendre, non ?

Les systèmes d'enseignements doivent avoir pour priorité d'enseigner à apprendre

Je récapitule : dans les années 2000, je m'étais interrogé sur l'enseignement supérieur, et j'avais produit un très gros document qui partait d'attendus, c'est-à-dire d'idées acceptées par tous, telle que : "Pour savoir quelque chose, il faut l'avoir appris". De ces attendus, je tirais des conclusions directes, à la manière d'une succession de syllogismes. C'était inéluctable, ennuyeux... et faux !

Oui, c'était faux, parce que la question n'est pas d'enseigner, mais d'apprendre. Je n'aime pas l'idée d'enseignement, du premier degré, du deuxième degré, supérieur. Nous devrions rapidement changer les dénominations pour "apprentissage". Le mot "éducation" est plus neutre, mais un peu hypocrite, car il ne prend pas clairement parti.
Ceux qui m'intéressent, ce sont ceux qui apprennent. D'ailleurs, à la réflexion, moi contribuable, je ne souhaite pas que l'on paye des enseignants pour enseigner, ce qui serait une simple obligation de moyens, mais je veux que ceux qui se préoccupent des étudiants soient d'abord là pour que ces étudiants apprennent, ce qui est un résultat !
Bien sûr, je sais faire la critique de cette idée que je propose, car il serait insensé de croire que les enseignants puissent forcer des étudiants à travailler ou que tous les étudiants parviennent à apprendre ;  l'expérience prouve qu'il y en a qui n'y arrivent pas, non pas qu'ils manquent de capacités intellectuelles (je veux croire à une égalité absolue, de ce point de vue), mais plutôt parce qu'ils ne parviennent pas à se mettre dans les conditions qu'impose l' "étude", pour mille raisons (des soucis, matériels ou spirituels, les hormones, etc.).
D'autre part, je ne méconnais pas le fait que certains enseignants ont du "talent" (sans doute fondé sur leur travail)  : ils parviennent à montrer l'intérêt des matières dont ils sont les promoteurs, ils suscitent de l'enthousiasme pour des sujets dont ils traitent, de sorte que les étudiants -avec leurs moyens qui dépendent notamment de leur histoire personnelle- y passent plus de temps, et, ipso facto, apprennent davantage.

Tout cela étant dit, la discussion ci-dessus reste dans l'idée de "matières" à enseigner... ou à apprendre, ce qui est un détail par rapport aux valeurs, aux méthodes... Je ne parviens pas à croire qu'il soit bien intéressant de savoir que le blanc d'oeuf est fait de 10 pour cent de protéines et de 90 pour cent d'eau : c'est en ligne ! Les informations ne me semblent pas très utiles.
Les notions et concepts ? Là, c'est déjà mieux, parce que ce serait dommage que les étudiants réinventent la poudre. Bien sûr, un génie ignorant la notion d'entropie pourrait être conduit à la réinventer... mais pourquoi ne pas la connaître, plus simplement ?
Mais là encore, j'ai l'impression qu'un étudiant qui partirait, sur internet, à la recherche de la composition du blanc d'oeuf serait bientôt conduit, de lecture en lecture, à cette notion d'entropie et à d'autres notions du même type.
En revanche, internet ne donne guère de méthodes et de valeurs. Pour ces champs, c'est la cacophonie... ou le silence du désert. Et voilà pourquoi les professeurs ont peut-être la mission de transmettre ces dernières. Car ce sont elles qui conduisent à mieux apprendre.

Reste que que, apprendre, c'est passer du temps à apprendre, et apprendre avec une méthode qui permette d'apprendre.

Les plus pollueurs ne sont pas ceux que l'on croit

Publié le 1er avril 

 Résultat de recherche d'images pour "poisson"

Effet de serre et croissance

(de notre envoyé spécial à Sydney, Claude Roy)


  De nombreuses études conduites depuis la fin du siècle dernier en Allemagne et en France ont montré que l'accroissement annuel des arbres forestiers avait plus que doublé, en moyenne, en 100 ans, notamment pour les peuplements résineux des Vosges et de Forêt Noire.
Ce phénomène, quoiqu'imputable partiellement à une sylviculture plus intensive et à une meilleure sélection variétale des essences forestières (peuplements classés, vergers à graines...), semble majoritairement du à la « fertilisation » des forêts par le CO2 émis en excès dans l'atmosphère.

Partant de ce constat, vérifié d'ailleurs depuis dans d'autres parties du monde, un biologiste et un démographe australiens de l'université de Camberra ont cherché à établir si l'accroissement de l'effet de serre pouvait avoir également un impact sur la croissance de l'espèce humaine !

Leurs études ont pu notamment montrer que :

1/ Sur un siècle, il existait un coefficient de corrélation positif de 0,96 entre l'accroissement du taux de CO2 atmosphérique et celui de la taille moyenne de la population britannique, telle qu'elle ressort en particulier des fichiers-client historiques de 56 des plus grands magasins de prêt à porter de Londres, Liverpool, Leeds et Manchester.

2/ Il existerait apparemment une corrélation négative (quoique non complètement décisive) entre la taille moyenne d'une population donnée et le taux de boisement de la région dans laquelle elle vit.
Deux exemples extrêmes sont cités par les chercheurs ;
-celui des Massaï du Kenya, qui occupent un territoire de savane claire, et dont la taille moyenne est, pour les hommes, de 1,87m ;
-celui des pygmées du Gabon, dont la taille moyenne pour les hommes est de 1,59 m alors qu'ils vivent sous le couvert de la forêt dense.

La conclusion de ces travaux, qui vient de faire l'objet d'une séance spéciale conjointe entre l'Académie australienne des Sciences et de la Fondation Aborigène de Sydney, a aussitôt interpelé la communauté scientifique mondiale, dans la droite ligne d'ailleurs du round de négociations sur le climat :
Il existerait bien une concurrence directe entre l'homme et la forêt pour l'absorption et la fixation du gaz carbonique !...


Tentons d'être clairs pour nos fidèles lecteurs :
Plus la forêt régresse et disparait, plus l'homme se redresserait et grandirait en taille (c'est d'ailleurs ce qu'a toujours plaidé le paléoanthropologue français Yves Coppens à propos de l'apparition de la bipédie chez les Australopithèques il y a plus de quatre millions d'années ; Mais, contrairement à toute logique, les Australopithèques ne vivaient pas en Australie ...)
A l'inverse, plus la forêt pousse, et pousse vite, plus l'homme se ferait tout petit …

Lors d'un interview exclusif et discret que votre serviteur a pu ce jour même obtenir de la part de nos deux chercheurs australiens, ces derniers m'ont avoué pour finir, et sous le sceau de la confidentialité, qu'ils avaient une intuition extraordinaire dont ils entendaient bien vérifier prochainement les fondements, avant de la rendre publique :
Je vous livre donc cette extraordinaire vision en totale exclusivité...

Selon mes interlocuteurs, et partant des découvertes précédentes, la différence structurelle de taille entre les hommes et les femmes ne serait pas due, en fait, à une quelconque différenciation sexuée d'origine génétique, mais bien à l'effet direct de pulsions comportementales différentes !...

Ainsi, ces chercheurs m'ont-ils confié leur raisonnement selon lequel les hommes aiment et fréquentent avant tout de grands espaces libres, pauvres en forêts, et donc riches en CO2 (selon les conclusions qui précèdent). Ils ne vont plus en effet que très rarement à la chasse sous les futaies et préfèrent largement la pelouse dégagée d'un stade ou la nudité bitumineuse d'un circuit automobile.
Les femmes, quant à elles, et toujours selon mes amis australiens, savourent toujours des ambiances plus « bocagères », voir « florales », et subiraient donc ainsi de plein fouet une concurrence d'absorption « oxycarbophile » de la part des végétaux (qu'elles adorent), comme d'ailleurs de la part de leur propre compagnon (qu'elles adorent aussi... en principe... / note de l'auteur).
Et nos deux chercheurs australiens de renchérir, devant ma stupeur, en me livrant en toute primeur les résultats provisoires d'une enquête officieuse qu'ils avaient eux mêmes réalisée, la semaine précédente, auprès de jeunes femmes dans les rues de Camberra !

-A la question suivante : « Si l'accroissement du taux de CO2 atmosphérique a bien un effet fertilisant sur la croissance des arbres, tout comme sur celle de votre petit ami, pensez vous que les performances respiratoires de ce dernier, et celles de vos plantes vertes préférées d'ailleurs, puissent à terme provoquer chez vous, Madame, par une sorte d'asphyxie oxycarbonique, la perte de quelques centimètres et de quelques kilos ? »

Vous m'en croirez si vous voulez, mais à cette extraordinaire question, 87% des jeunes femmes ainsi interrogées auraient répondu à nos deux chercheurs, sans s'être concertées : « Vous nous pompez l'air !». C'est sans conteste édifiant !

Edifiant sans doute, car « pomper l'air », vous en conviendrez, est bien l'enjeu climatique majeur des prochaines décennies!

On ne saura donc jamais assez remercier les communautés scientifiques et féminines de Sydney et Camberra si l'on peut effectivement démontrer, que pour relancer la croissance, il suffit de sortir du bois et d'y tenir par contre bien à l'abri nos délicieuses compagnes!....