dimanche 3 février 2013

Je partage avec vous mon émotion

Oui, je suis ému. J'ai rencontré une personne (journaliste, donc entendue d'un grand nombre) à qui je faisais état de l'incohérence de nos comportements en matière alimentaire :
- on refuse des résidus de pesticides, mais on mange des viandes cuites au barbecue, et donc chargées de benzopyrènes ;
- on veut manger sain... et l'on fume du tabac ;
- on veut mincir... et l'on mange du chocolat, soit du sucre et du gras... auquel on ne demande d'ailleurs pas s'il est "omega 3" ou "omega 6"... sans savoir ce que cela signifie
- on refuse des additifs... en ignorant que les caramels sont de cette catégorie
- on refuse l'aspartame, mais on accepte la stévia, qui a été pourtant refusée par les instances sanitaires européennes pendant vingt ans
- et ainsi de suite.
Mon interlocuteur me rétorquait qu'il ne fallait pas choisir entre les dangers, et qu'il fallait tout régler d'un coup.

Quelle naïveté, et quelle bêtise !

Oui, il faut agir, mais :
1. avons-nous les moyens de ce risque nul qui est naïvement réclamé ? Non, bien sûr !
2. ne faut-il pas faire le gros avant le détail, l'essentiel avant le secondaire ? Si notre enfant est enrhumé au milieu de l'autoroute, faut-il aller lui mettre un cache-nez ou bien le tirer rapidement hors de la route ?
J'en suis encore ému : mon interlocuteur (qui se mêle hélas des affaires publiques avec la même "force démocratique" que moi) n'a pas tranché en faveur de la seconde solution !
Que faire, pour ne pas céder à l'abattement ? Socrate avait une stratégie, qui n'était pas la réfutation, mais bien plutôt la maïeutique. Dans un tel cas, je propose d'interroger nos interlocuteurs pour nous assurer qu'ils savent bien ce dont ils parlent. Commençons par bien expliquer ce qu'est un danger, un risque, un composé... Il y a beaucoup de pédagogie à faire, pour préparer un monde meilleur à nos enfants.

4 commentaires:

  1. "Quelle naïveté, et quelle bêtise ! [...] Que faire, pour ne pas céder à l'abattement ?"

    Se dire...
    - qu'à force d'éducation, une partie des gens finira par comprendre
    - une autre partie est irrémédiablement stupide. On ne peut rien contre la bêtise volontaire

    Dans le même, si tous les écolos qui n'ont que "principe de précaution" à la bouche étaient cohérents, ils imposeraient immédiatement l'interdiction du tabac et de l'alcool, qui à eux deux causent la mort prématurée de 120.000 personnes chaque année en France. Force est de constater que cette mesure de santé publique n'est toujours pas à l'ordre du jour.

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  2. Quel donneur de leçons

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  3. Dans les blogs, les commentaires sont modérés.
    Le second n'est pas amical, mais oui, la gravité est le sérieux des imbéciles, disait justement Montaigne. Pour ce qui me concerne, j'aurais dû prendre la chose plus légèrement !
    Mais :
    - vraiment, ça m'a fait quelque chose (or j'ouvre mon coeur à mes amis qui lisent ce blog ; les autres n'ont qu'à lire ailleurs)
    - le commentaire du 7 février peut tout aussi bien m'être destiné qu'adresse à l'auteur du commentaire du 4 février ;-)
    Vive la connaissance (naïvement) produite et partagée !

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  4. Il y a derrière cette apparente bêtise (le mot est à la hauteur de votre indignation) un vrai problème qui est celui de l'attente "imbécile" d'une société sans danger :
    ° par le miracle stérilisant du principe de précaution mal compris et surtout "instrumentalisé" par certains politiques qui prennent en otage la science pour évangéliser leurs partisans,
    ° par le confusion entre naturel et bon alors que les pires poisons sont "naturels",
    ° par cette mode stupide qui voudrait nous faire croire que la label bio est gage de perfection et de santé.
    Au demeurant bêtise voulant dire manque de jugement, le terme me semble adéquat pour juger la réaction de votre interlocuteur!

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